Martha, la cinquantaine, va passer trois mois à Fodecariah afin de soutenir notre projet. Jusqu'à présent elle a travaillé avec succès au plus haut niveau économique en France et en Allemagne et a parcouru le monde entier. Maintenant, elle souhaite „sortir de l´engrenage" pour faire des choses qui donnent plus de sens à sa vie. L'argent n'a pas d'importance pour elle.

Elle souhaite initier 3 à 5 groupes de jeunes à la vie économique moderne. Ils apprendront à utiliser les possibilités, telles que fabrication de savons, jouets en bois pour enfants, transformation du plastique, transformation des vieux pneus pour terrains de jeux pour enfants, couture de peluches et de poupées en chiffon, ... au-delà de l'autoconsommation pour la vente et la distribution sur les marchés locaux. Ils apprendront concrètement à établir un plan d’entreprise avec analyse de marché, concept de produit et montant de capital de départ. Notre ONG servira de sponsor pour emprunter leur capital de départ.

Ma première semaine en tant que professeur en Informatique a été un vrai challenge mais très intéressante et enrichissante. En effet, ce n'était pas gagné pour moi d'assurer en même temps la formation à l'informatique (tel un vrai professeur en informatique) et la sensibilisation par rapport à internet, mais j'essaie de le faire en deux heures de cours pour chaque classe (2 x 9 classes= 18 heures de cours). Nous faisons une heure de formation et une heure de sensibilisation.
Cela fait que mon emploi du temps en tant que Volontaire est un peu chargé mais la joie et la curiosité des élèves est une source d'énergie inépuisable pour moi. La vie de professeur est une véritable et agréable découverte pour moi. Je la vis assez bien même si le manque de formation et d'expérience pédagogique rend les choses un peu difficiles.

En ce moment, avec l'arrivée des nouveaux professeurs, ce n'est que la classe de 8ème année que j'ai en français et ce parce que j'ai voulu moi même garder une classe pour essayer de relever le niveau des élèves, très bas ici en français. Il faut dire que je vis très bien cette expérience et quoi qu'elle ne corresponde pas exactement à ce qui est conclu dans mon contrat. Je ne me sens ni comme un "héros" ou encore moins comme un "bouche-trou" mais plutôt tel un jeune africain, soucieux de l'amélioration des conditions de vie des siens, qui a eu la chance d'avoir un parcours tel que le mien et disposé à partager mon expérience et le peu de savoir que j'ai avec des jeunes frères et soeurs abandonnés la plupart à eux mêmes.